Brigitte Virey : « Parmi les différentes missions du pédiatre, la prévention est l’une des plus importantes. »

Brigitte Virey, Présidente de Syndicat National des Pédiatres Français (SNPF), a répondu à nos questions

La santé infantile requiert une approche globale et pluridimensionnelle, où interviennent de nombreux paramètres affectant l’état de santé de l’enfant. Selon vous, quelle place occupe la santé visuelle, auditive et bucco-dentaire dans cette approche ?

Parmi les différentes missions du pédiatre, la prévention est l’une des plus importantes. À ce titre, la santé visuelle, auditive et buccodentaire trouve toute sa place dans le cadre de la prévention des troubles neurodéveloppementaux, des pathologies allergiques, etc.

Les pédiatres jouent un rôle clé dans la prévention, le dépistage et la prise en charge précoce des pathologies pouvant entraver le bon développement de l’enfant. Comment notre système de santé peut-il prévenir davantage les troubles dès le plus jeune âge ? 

La formation, initiale ou continue, joue un rôle important. Les dépistages doivent être faits le plus précocement possible par une personne connaissant la pathologie incriminée, ses conséquences et possédant le matériel adéquat le plus performant. Il s’agit de l’engagement de la profession, car jusqu’à peu de temps, rien n’était envisagé dans ce sens. La médecine en France est basée sur le soin et peu sur la prévention. Il s’agit de l’engagement de la profession, car, jusqu’à peu de temps, rien n’était envisagé dans ce sens. La médecine en France est basée sur le soin et peu sur la prévention.

Un récent rapport de la Cour des comptes constate qu’en 2019, les pédiatres n’assuraient que 33 % des consultations d’enfants âgés de moins de 12 ans (contre 67 % pour les généralistes), la profession concentrant son activité sur les enfants de moins de deux ans. Également, il recommande de redéfinir le parcours de santé des enfants autour du médecin traitant et de la prévention, qui reste pourtant le principal motif de consultation du pédiatre. Comment les pédiatres peuvent-ils s’insérer davantage dans les parcours de soins des enfants et mettre à profit leur expertise en coopération et complémentarité ?

Depuis de nombreuses années, nous demandons une augmentation du nombre de pédiatres en formation afin de pouvoir répondre à l’ensemble de nos missions. Il nous ait maintenant demandé de gérer cette pénurie. C’est pourquoi nous demandons fortement la création de maisons pédiatriques regroupant les différentes professions gravitant autour de l’enfant, à l’instar des maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP). Cependant, toutes les aides nous sont pour l’instant refusées. Ces maisons pédiatriques pourraient fonctionner comme un guichet unique avec, de manière obligatoire, un travail en réseau avec les cabinets pédiatriques isolés. Il faudrait également que nous puissions bénéficier du travail aidé, éventuellement en embauchant des assistants médicaux, en permettant l’accession de nos secrétaires à la fonction d’assistante médicale, ou en travaillant au sein de nos cabinets avec des puéricultrices. Cela nous permettrait d’accroître notre file active.

La téléconsultation et la téléexpertise devraient aussi apporter une aide. Enfin, la création d’équipes de soins spécialisées (ESS) dans une région, autour d’une pathologie ou de la prise en charge de l’enfant (soins non programmés par exemple), devrait permettre un meilleur accès aux soins pour les enfants.


Ce contenu vous intéresse ? Partagez-le :

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut